1 La  Tour  Lastic

AU XIIème siècle, l'habitat d'une première bourgade médiévale s'est enroulé autour d'un "château", simple bâtisse d'accueil pour pèlerins et voyageurs. Au XV ème siècle, le château comprend au centre une grosse tour carrée, corps de logis, à laquelle est accolée la Tour Lastic. Une épaisse muraille supportant un chemin de ronde, reliait la Tour Lastic à la Tour Zizim. On voit encore, à mi-hauteur, le relief de la porte qui permettait l'accès à la Tour du Prince. C'est l'illustre chevalier, Jean de Lastic, élu Grand Prieur en 1427, qui fit construire la tour d'angle qui depuis garde son nom.

 

2 La Place de l'Hôtel de Ville

Sur la place, il suffit de lever les yeux pour admirer les fenêtres Renaissance très diversifiées qui ornent de nombreuses façades.

LA TOUR DE L'ESCALIER

Cette tour, une des portes de la mairie actuelle, permet l'accès aux salles du château. Elle possède un escalier à vis constitué de pierres de granit triangulaires toutes de même taille. Posées les unes sur les autres, elles forment ainsi une colonne centrale, supportant l'ensemble de l'ouvrage. C'est le seul escalier visible aux heures d'ouverture de la mairie. 33 tours avec escalier à vis, datant des XIV et XVème siècles ont été répertoriées à Bourganeuf. Tous ces escaliers desservent toujours l'habitat contemporain.

EGLISE SAINT JEAN

Classée parmi les Monuments Historiques, par arrêté du 3 mai 1913, l'église Saint Jean fut construite par les Hospitaliers près de leur château et commencée à la fin du XIIème siècle. Elle comprend une nef de trois travées terminée par un choeur à chevet droit, à laquelle ont été ajoutées des chapelles nord et sud au XVème siècle.

Intérieur

Les deux premières travées sont voûtées d'ogives du XVème siècle (bandeau entre cavets). La troisième travée est couverte d'une coupole octogonale sur pendentifs. Une voûte à liernes, du XVème siècle, dont les nervures ont un profil tonique, couvre le choeur.

Sur la clef de voûte est sculpté un Christ en majesté ; de petits médaillons, décorés de fleurs et de symboles des évangélistes, ornent les nervures à lm50 environ de la nef. Les décors peints du XIXème siècle ont été rénovés en 1996/1997. A cette nef de l'église primitive, chapelle de la commanderie, sans bas-côtés ni transept ont été rajoutées des chapelles côté nord et sud. Au XVème siècle, la chapelle contiguë au choeur et qui est dédiée à sainte Madeleine, sert de sacristie (sa travée est une cheminée à accolades et pinacles). Une décoration sculptée de même type a été remployée pour le monument aux morts de la guerre dans l'une des chapelles sud. Les baies des chapelles sont trilobées et à meneaux.

Extérieur

L'église est complètement enserrée dans des constructions que domine cependant son haut clocher à huit pans couvert d'une toiture pyramidale à lanternon et flanqué d'une tourelle contenant l'escalier. Des baies en tracé légèrement brisé, ornées de boudins et de colonnettes à chapiteaux nus sont percées dans sept des pans. Le portail ouvrant à l'ouest est très brisé, à boudins, colonnettes et chapiteaux forment frise ; de chaque côté de l'archivolte, une petite arcade contenait une statuette ; il n'y a plus qu'un reste informe de celle de droite, tout le portail, construit dans un granit friable, ayant été dégradé par le temps.

Au dessus de celui-ci, subsiste un rang de corbeaux sculptés qui devaient supporter un auvent ; la façade est percée d'une rosé polylobée au-dessus d'une baie en plein cintre. La partie supérieure de cette façade a été refaite.

Mobilier :

Main -reliquaire en argent avec bracelet en filigrane d'argent doré (XVème siècle),

Tableau " L’Annonciation" par Etienne Lavallée-Pousin, avant 1793, huile sur toile,

Tableau " le Christ au Mont des Oliviers" par M. Misme, XIX ou début XXeme, huile sur toile (esquisse).

3 Vestiges de la vie médiévale

Bourganeuf étant devenu Grand Prieuré d'Auvergne en 1313, des "faubourgs" s'étirèrent en forme de croix vers les quatre points cardinaux au-delà de la vieille ville ceinte de murailles. La vieille cité vivait côté cour. Ainsi, les échoppes n'ouvrant pas sur les voies passantes, les étals ne peuvent être vus de la rue. Deux sont encore pourtant visibles : le premier se trouve rue du billadour (cet étal maintenant muré, avec sa forme ovale et qui a conservé sa pierre de base, appartenait au début du siècle à un boulanger), le deuxième se situe à l'entrée de la rue des Fossés du Billadour. Ces rues possèdent d'autres vestiges : claires voies, portes et fenêtres à admirer.

4 La Chapelle de l'Arrier

(L’Arriail. la Riailhe ou de Larrier)

Au faubourg de Bourgancuf. était une cure en 1573. époque à laquelle le Grand Prieur d'Auvergne y faisait nominations. Plus tard, ce n'était qu'une simple chapelle, dont la fête patronale était l'Assomption de la Sainte Vierge. La compagnie des Pénitents Blancs s'y établit. Ce sont eux qui l'ont reconstruite sur remplacement d'un édifice plus ancien. Elle était

flanquée de cinq chapelles voûtées dans laquelle étaient fondées les vicaires.

Elle comprend une nef à chevet droit flanquée de quatre chapelles au sud. un clocher-mur à deux baies et fronton triangulaire surmonte le pignon ouest. A l'extérieur du mur gouttereau nord, il y a des arrachements de voûtes gothiques

5 Les Remparts

Au sommet de la rue des Fossés du Puy, une Tour isolée pourrait être le seul vestige des murs d'enceinte percés de quatre portes d'accès à l'ancienne cité : Porte du Puy. de l'Arrier. du Colombier, du Billadour. En 1619. les portes de l’Arrialh" et du Billadour furent fermées et murées pour raisons de sécurité. Autour de l'ensemble du château et de ses tours, un tracé circulaire de rues aux noms évocateurs. indiquent l'emplacement des anciens remparts. Ces rues s'appelèrent :

rue des Fossés du Puy.

rue des Fossés du Midi (aujourd'hui M. Déprez)

rue des Fossés du Billadour.

A l'Office de Tourisme, on peut consulter l'album de photos

6 La Place du Mail

Cette place était un glacis, planté de pieux de bois, plongeant vers un étang aujourd'hui asséché (actuellement Place de l'Etang), venant protéger la tour et le château, car cet endroit n'avait pas de muraille protectrice.

LA TOUR ZIZIM

La construction de cette ronde aux cinq étages fut entreprise après que Zizim se soit placé à Rhodes, sous la protection des Chevaliers. Elle coûta 3 500 ducats. Depuis, la Tour défie le temps, muette et majestueuse. Ses douves ont été comblées : les murs de 2m80 d'épaisseur sont percés.

Elle ne fut pas prison, mais somptueuse maison d'exil. L'historien turc Saad Eddyn fourni des précisions sur son aménagement intérieur au XVème siècle :

au dessus de la cave contenant un puits se trouvaient les cuisines.

à l'étage supérieur se trouvaient les chambres des serviteurs,

au-dessus, les appartements du Prince occupaient deux étages.

           tout en haut étaient les logements des Chevaliers préposés à la garde du Prince.

Cet édifice fut construit en 2 ans, délais très court pour l'époque. Il est parvenu jusqu'à nous en bon état de conservation, mais depuis quelques années, des lézardes, des fissures ont été observées sur les maçonneries extérieures et intérieures.

En 1997. un claveau de la voussure arrière dune baie du 1er étage s'est détaché et il a fallu poser des étais. La Direction Régionale des Affaires Culturelles alertée a fait réaliser une étude sur l'état sanitaire de l'immeuble. Il ressort de cette étude un ensemble de causes cumulées à l'origine des désordres :

les charges de la charpente sont irrégulièrement réparties en linéaires sur le parement des murs et sur le remplissage de ceux-ci (gonflements, fisssures...).Charpente (plus de 100 tomes)

Son poids ne repose que sur le parement intérieur et amène ce dernier à se déformer.

la superposition sur des axes verticaux de fenêtres ou de cheminées sont des points de fragilité de la structure générale (dislocation des linteaux).

D"autre part, cette construction n'ayant pas pour l'époque l'objectif d'être un ouvrage de défense, il est probable que les deux parements du mur extérieur (2.80m d'épaisseur en moyenne) soient séparés par un remplissage hétérogène de terres et de pierres.

En résumé et en exagérant, sous la pression importante des descentes de charges le hourdage des murs se vide par les fissures

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